mercredi 27 juin 2007

Ses Origines

C’est au XIXème siècle, en pleine effervescence nationaliste qu’en Italie sous Garibaldi les documents concernant “Cristoforo Colombo” commencent à surgir un peu partout comme des champignons. Les différentes Républiques qui constituent la toute récente Italie vont s’entre déchirer pour s’approprier du mystérieux navigateur (jusqu’alors apatride puisque aucune nation ne le revendiquait), et trouver ainsi un symbole national.
Cependant, lors de l’exposition internationale de Gênes de 1892, les génois vont prendre le dessus en dénichant le plus grand nombre de faux documents compilés dans la « Raccolta Colombiana » affirmant qu’il était génois et parmi lesquels les attestations des actes de naissance de toute sa famille.
Fait assez remarquable vu que des Colombos il y en a des centaines de milliers en Italie. C’est un nom extrêmement banal la bas. Aussi ils sont des aubergistes, bergers, cordoniers, fromagers, laitiers, bouchers, poissoniers, etc.

Fernando Colón, (fils de Cristóbal Colón) après avoir lu dans le “Psalterio” de l’évêque Giustiniani (un des plus grands mystificateur de l'Histoire Colombine) que son père avait des origines de Gênes ou de Savone, parti labàs en 1516, 1529 et en 1530, à la recherche de l’origine de ces informations. Et bien, après avoir fouiné dans les archives notariales de ces villes et de n’avoir RIEN trouvé, il a également interpellé plusieurs familles du nom Colombo et personne ne lui à su dire qui était ce "Colombo, Amiral des Indes"…

Fernando Colón pointera plus tard Giustiniani comme étant un «faux historien».

Mais pour ce qui est de la famille de ce pauvre Cristoforo Colombo il s’agirait d’une famille de tisserands et aubergistes, endettés jusqu'au cou, sans aucune instruction vivant dans les banlieues de Gênes.
Les illusionnistes génois vont également trouver la bicoque où il serait né. La maison et certes de l’époque mais rien ne garanti que ce soit l’édifice mentionné dans leur documents.


D’après l’acta notarial de 18/1/1455, nous savons que Dominico Colombo, père de Cristoforo et originaire de Savoie, s’est installé à Gênes en 1455 en ayant loué (il n’a jamais payé le loyer) une maison aux moines du Monastère St. Estevão près de la « Porta St André ». Or en ce temps là, il y avait beaucoup de maisons en ce lieux et il n’y a pas moyen de savoir laquelle d’entre elles était la vraie. On a choisi celle la, comme on aurait pu choisir n’importe quelle autre dans une rue des alentours.

Aussi, avant 1455, les Colombos vivaient dans une maison à la Vila Quarto, à 4 miles de Gênes acheté à un certain Bissonis (acta de 26/3/1451). Or s’il est vrai que Cristoforo est né en 1451, il ne pouvait pas être né dans cette maison louée à la Porta St André en 1455. En d’autres termes, toute cette histoire n’est autre qu’une attraction touristique.

La maison des "Colombos" à Gênes

C'est clair que la communauté scientifique, tout particulièrement les historiens Lusophones, vont rester de bouche baie devant pareille thèse.

En effet, tous leurs Navigateurs étaient issus de la noblesse, membres de l’Ordre du Christ, c’est à dire des scientifiques militaires ayant étudié les nouvelles disciplines liées à la nautique et enseignés uniquement au Portugal et sous une politique de sigillé stricte jusqu'en 1498. Nous savons également que Cristóbal Colón en était non seulement un membre mais aussi qu’il a participé dans les expéditions des portugais gardés dans le secret des dieux. Chose impossible s’il eut été étranger(*).

(*): Contrairement à ce que l'Histoire d'Italie raconte, Da Mostro et Vespucci, deux commerçants italiques, non jamais été des navigateurs mais de simples sponsors d'expeditions Ibériques. Une fois rentré chez eux, munis de littérature et de cartes portugaises, ils ce font passer pour de grands découvreurs. L'Italie en ce temps la, produisait plus de livres que la moitié du continent réuni et le mensonge s'est vite étendu un peu partout. Mais la vérité c'est que le nom de Vespucci ne figure sur aucune des listes d'équipage et la seule chose que nous savons de ses voyages, nous l'apprenons à travers ses lettres. Pas un seul mot de ce fameux "navigateur" florentin en tant que navigateur ni même en tant que simple voyageur dans les textes espagnols ou portugais!

Mascarenhas Barreto a dédié tout un chapitre à ces deux charlatans.

Les historiens spécialisés dans l'étude du Prince Henri le Navigateur on démontré que Da Mostro (il affirme avoir connu très bien le Prince Henry) ne connaissait pas du tout ni le caractère psychologique du Prince ni son agenda du temps et que toute sont histoire n'est autre qu'une petite histoire (une autre) bien à l'Italienne si typique de l'époque.

Portrait présumé du plaisantin Americo Vespucci.

Mais cette Raccolta va sembler si convaincante à certains qu’elle a emmené l’historienne française Marianne Mahn-Lot à affirmer: «Le prétendu mystère concernant la patrie de Colomb est maintenant dissipé. (…) avec la publication de la Raccolta Colombiana ».


Voici l'opinion de 2 experts (non génois) dans l'histoire colombine sur cette fameuse «Raccolta» après en avoir jeté un coup d'œil lors de l’exposition de Gênes de 1892 :

(...) Selon l’opinion de Pe. Fritz Streicher et Rómulo D. Cárbia, présents à cette commémoration, «il n’y a aucun document dans la « Raccolta » qui prouve l’origine génoise du découvreur ou qui éclaircisse l’énigme de sa naissance et de sa jeunesse». Aussi, ils dénoncent le refus de la part de Cesare Lollis (l’organisateur de cette volumineuse compilation de manuscrits mutilés, recopiés et mutilés à nouveau) de ne pas offrir une investigation paléographique conclusive du matériel reproduit en fac-similé.(...). Et ils concluent que les fondements de cette thèse sont, pour la plus part du temps, une vraie offense au raisonnement.



Il faut dire que, selon la thèse génoise, Colón était un paysant illéttré, souffrant d’amnésie (il aurait oublié sa langue maternelle soudainement à l’age de 21 ans), un pirate voleur de bourses (pour payer ses “études universitaires” probablement - mais ils ne spécifient pas où il a acquis ses connaissances) mais également un génie capable de se metamorphoser soudainement (en quelques mois seulement!) en un authentique noble navigateur du XV siècle, possesseur de connaissances tels que ceux de théologie (il connaissait la Bible et la Thora au bout de la langue!), langues classiques -hebreux inclu- et même actuelles, la cabale, cosmographie, diverses autres sciences et également en un excellant cavalier et sabreur. Connaissances dont seuls les "cosmonautes" appartenant à l'ORDRE DU CHRIST + quelques RARES SAVANTS de l'époque possédaient...

L'Infant Dom Henry (1394-1460) entouré de ses navigateurs à l'Ecole de Sagres (le "Cap Canaveral" de l'époque).

Toujours selon la thèse génoise, leur "Colombo" va, non seulement, apprendre à naviguer en tant qu’étranger avec les plus grands navigateurs portugais mais aussi vendre des cartes maritimes dans une boutique qu’il ouvrira à Lisbonne pour survivre. Deux faits interdits au Portugal sous peine de MORT par la politique de sigillé décrété par Henri, dit le "Navigateur"(*), et plus tard renforcé par le roi Dom João II en 1475.

Il va également apprendre (en un temps record, sans titre de noblesse ni lettres de recommandation) les bonnes mannières, se marier avec Felipa Moniz de Perestrelo, une Infante(**) appartenant à une des plus prestigieuses familles aristocratiques du Portugal (et étant celle-ci interné comme pensionné dans un convent!), frequenter les cours royales iberiques, manger aux côtés des souverains et duper toute la vieille aristocratie iberique qui est l’une des plus conservatrices et fermées d’Europe! Notez qu'un cas ""semblable"" ne sera possible que 500 (cinq cent) ans plus tard avec le mariage de la Princese Stéphanie de Monaco et son garde-du-corps Daniel Ducret ... Et on a tous vu le scandale que cela à causé!


L’illustre investigatrice historiographe, Dr Maria Manuela Falcão de Sousa e Costa, dans une remarquable conférence ayant lieu dans la Société de Géographie de Lisbonne nous raconte comment il était impossible au XV siècle un gueux pouvoir se marier à une jeune aristocrate et elle nous site un exemple précis (qui c’est produit justement à l’île de Madère et avec la famille Perestrelo !!):

«Une nièce de Felipa M. Perestrelo, Branca Perestrelo (fille de Bartolomé Perestrelo, 2ème capitaine de l’île de Porto Santo) est tombé amoureuse de Diogo Vaz Sodré. Mais son père Bartolomé, doutant qu’il n'était pas noble, interdit leur liaison. Cependant ils se sont mariés en cachette. Mais Diogo Vaz Sodré parti au Portugal continental chercher une attestation de ses origines aristocratiques car il était le petit-fils du Comte anglais Berthold Sodray de Bedford. Et c’est seulement de cette manière qu’il fut accepté par la famille des Perestrelo. »



Notez également que les Colombos de Gênes étaient des clochards ayant des créanciers leur courant derrière.

Enfin, bref, Marianne Mahn-Lot semble ne s’etre jamais pousé la question à savoir si ce "jacouilles" gênois dénommé Colomb (de "Colombo") était bien le même personnage que l’Amiral de la Mer Oceane COLON ...



(*): A vrait dire, le prince Henry n’a jamais navigué mais on le surnommait "Le Navigateur" parce qu’il a initié la croisade à travers la mer. L'objectif principal était de voir jusqu'où s'étandaient les forces musulmanes en Afrique. Une vois arrivés en Guinée, les Portugais se rendent compte qu'ils ont dépassé le territoire dominé par les Maures. Le caractère scientifique des expéditions viendra peu après suivit quelques décenies plus tard par celui de commerce.

(**): Felipa Moniz de Perestrelo devient infante par la liaison de sa soeur Isabelle avec un descendant du Roi Henri II de Castille et de D. João I du Portugal.

Caravelle avec l'emblème portugais de l'Orde du Christ (utilisé encore aujourd'hui dans les Forces Armés) en mission de reconnaissance sur la côte africaine. Début du 15 ème siècle.

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